La Filière de la Vanille aux Comores en Péril depuis 2021 : Les Agriculteurs S'interrogent.
Dans cet article nous vous parlons de la filière de vanille aux Comores. Cette filière traverse une crise profonde depuis 2021, exacerbée par la COVID-19 et la corruption des autorités du pays. .
Un passé doré : La Vanille, pilier économique des agriculteurs Comoriens.
Avant 2020, la production de vanille aux Comores était une source de revenus cruciale pour les agriculteurs locaux. Bien que Madagascar restait le plus grand producteur mondial de vanille, les Comores étaient réputées pour produire la meilleure qualité de gousses, avec un taux de vanilline supérieur à 2 %. La production de l'archipel représentait environ un septième de celle de Madagascar en termes de quantité, mais la vanille comorienne se vendait à des prix deux fois plus élevés : 969 euros le kilo contre 645 euros pour la vanille malgache, en 2018 et 2019.
Malgré des problèmes d'organisation et de régulation, les producteurs comoriens vivaient confortablement avant 2020.
Il est important de rappeler que depuis les années 90, l'exportation de vanille aux Comores était monopolisée par deux grandes sociétés, favorisées par le gouvernement. Au début des années 2000, d'autres exportateurs ont été autorisés, mais ils ont dû faire face à des défis logistiques et des conditions d'exportation complexes et coûteuses. Le gouvernement fixait le prix du kilo de vanille en concertation avec les deux grands exportateurs, sans toujours tenir compte des efforts des producteurs locaux. Néanmoins, la production restait relativement stable, permettant aux agriculteurs de faire des économies et de développer leurs activités.
Une crise implacable : COVID-19 et corruption s'en Mêlent.
Depuis 2021, la filière de la vanille aux Comores est en proie à une crise profonde. Comme à Madagascar, le gouvernement comorien imposait un prix minimum par kilo de vanille, fixé à 120 aux Comores et à 250 dollars à Madagascar dans la période de 2020 à 2023. Cependant, cette politique a conduit à une accumulation de centaines de tonnes de gousses invendues dans les deux pays. Les agriculteurs malgaches refusaient de vendre à perte et stockaient leur production de 2021 et 2022.
Pour rappel, en 2019, les prix avaient atteint plus de 700 dollars/kg, mais la pandémie de COVID-19 a bouleversé le marché. La demande a diminué, et les industries agroalimentaires ont commencé à se tourner vers la vanilline de synthèse pour éviter les prix jugés "exorbitants".
À partir de 2023, la vanille malgache se vendait à 90 dollars/kg. Aux Comores, le gouvernement et les exportateurs n'arrivaient pas à fixer un nouveau prix minimum, laissant les agriculteurs dans l'incertitude. Un producteur de Ngazidja témoigne : « Depuis 2020, je suis en déficit de 2 000 000 FC et je dois 8 000 000 FC à la Mack (banque locale). » Un autre producteur dénonce les pratiques des autorités : « Ils filment nos stocks pour faire leur propre publicité et vendre leur vanille à l'étranger, alors que nous restons avec nos gousses invendues. »
Nos produits en promotion
Un appel à l'aide : sauver la vanille Comorienne.
Aujourd'hui, les petits producteurs comoriens sont désespérés. Ils appellent les acheteurs internationaux à venir directement sur place pour éviter de négocier avec des intermédiaires malhonnêtes. Malgré la crise, la qualité de la vanille comorienne reste inégalée. Une grande industrie pharmaceutique asiatique, cliente chez nous depuis 2018, confirme : « La vanille des Comores est la meilleure du marché, et nous continuerons à nous approvisionner auprès de notre ami NF-Vanille des Comores. »
Il est crucial de mettre en place des initiatives durables pour redonner espoir aux producteurs comoriens et stabiliser cette filière essentielle. Les acheteurs internationaux et les autorités locales doivent collaborer pour garantir un avenir prospère à la vanille comorienne.
La situation reste critique, mais avec un soutien approprié et des réformes, la filière de la vanille aux Comores peut retrouver sa gloire d'antan et continuer à prospérer sur le marché mondial.
Par Nour Fahad, Fondataur de NF Vanille des Comores